De Crémone à Venise (Italie)

Mercredi 18 octobre, le réveil est frais et humide dans le camping de Crémone. Comme tous les matins, nous sommes dans la brume. Après 3 jours de pause, nous rechargeons nos sacoches sur nos vélos, faisons le plein d’eau, vérifions si toutes les batteries et les appareils sont rechargés et enfourchons nos montures. A partir d’ici, nous avons vu qu’une piste cyclable, ou du moins une route aménagée devait suivre le Pô jusqu’à son embouchure;l’idéal pour nous cyclistes. Avec nos doudounes, nos bonnets et nos gants, nous pédalons la piste aménagée sur le dessus de la digue. Ce matin c’est blanc tout autour de nous. Nous survolons en quelque sorte le décor. Nous adorons rouler dans cette ambiance mystérieuse. Loan et Milio ont l’impression de rouler au dessus du vide. « Des trous à droite, des trous à gauche et en plus on ne voit rien devant ! ». Le soleil a du mal à percer et ce n’est que vers midi que le soleil sort enfin de la brume. La piste est très agréable et nous ne croisons quasiment personne. A la pause de midi, nous nous arrêtons à Sonaralo Monasterolo près d’une église avec un monastère et à côté la reproduction de la grotte de Lourdes. Après une bonne pause, nous reprenons la route en essayant de trouver un coin agréable pour dormir. Ce n’est pas vraiment une réussite car il n’y a autour de la digue que des champs fraîchement labourés. Nous trouvons finalement notre bonheur avant le coucher du soleil dans une petite forêt à l’abri des regards. Les jours qui suivent se ressemblent. Toujours sur la digue dans la brume entourés d’un côté du fleuve Pô et de l’autre des champs labourés. La brume, par contre, ne se lève plus et nous ne voyons pas le soleil de la journée. Nous traversons un pont flottant en bois construit en 1922. Des grosses poutres reposent directement sur de grandes barques, le tout relié par de longs câbles. Un peu plus loin nous trouvons un bel endroit où poser la tente. Nous sommes à l’embouchure de l’Ogglio qui vient se jeter dans le Pô. Nous y passons la fin d’après midi, lecture, jeux et guitare avant de se reposer pour une longue nuit.

Le temps est toujours aussi humide et brumeux le lendemain. En milieu de matinée, nous croisons la famille de Matéo. Sa femme est Thaïlandaise et leurs 3 enfants parlent couramment l’italien et l’anglais. Nous papotons pendant une heure et demi sur nos vélos. Ils habitent Ferrare et sont venus faire du vélo pendant deux jours. Nous sympathisons et passons un très bon moment. A l’heure du repas nous les quittons. Eux partent chercher un restaurant et nous un banc pour pique niquer. Ils nous proposent de nous héberger si l’on passe à Ferrare. Malheureusement, nous n’aurons pas le temps car nous avons rendez vous à Venise. Le lendemain, nous sommes toujours sur la piste cyclable qui est de mieux en mieux aménagée. Nous pouvons souvent nous arrêter sur des tables de pique-nique. Pendant la matinée, Mélanie lit des histoires aux enfants tout en pédalant. Du coup, ils la suivent et foncent à tout allure. A midi, nous avons déjà fait 40 km sans forcer. C’est un vrai bonheur que de pédaler ici. Même si c’est un peu frais et humide le matin, le paysage est superbe. Nous continuons à suivre les méandres du Pô en traversant les petits villages et les réserves naturelles.

A 2h de l’après-midi, nous arrivons à Occhobella. Nous avons déjà fait, comme ces derniers jours, 50km. Nous décidons de nous arrêter à une aire de jeux un peu à l’écart de la ville. Nous profitons de cet après-midi de libre pour aller faire un tour à la laverie faire un grand nettoyage et séchage de nos affaires. A notre grand étonnement, nous trouvons une laverie avec tout le confort : jeux pour les enfants, wifi, des prises pour recharger nos appareils, et pleins de bonbons. En repartant, il fait déjà nuit. Nous retrouvons notre emplacement sur notre aire de jeux et nous plantons la tente pour la nuit. Le lendemain matin, nous remballons vite fait la tente car nous ne savons pas si nous avons vraiment le droit de camper ici. Un couple passe nous saluer et nous demande ce que nous faisons. Après une courte explication en italien, ils nous laissent finir de ranger nos sacoches. Avant de partir, une voiture vient à notre rencontre. C’est le couple de ce matin. Il vient nous apporter des beignets à la crème pour avoir de la force pour la suite du voyage. Deux minutes après, ils sont déjà repartis mais nous ont laissé une bonne dose de gentillesse et de savoir vivre. Nous nous demandons si nous aurions fait la même chose.

Nous reprenons nos vélos contents et le cœur léger, sur notre digue le long du Pô.

Samedi, après une nuit sous les noyers, le vent c’est levé, dans le mauvais sens. Nous luttons un peu pour avancer, mais les kilomètres s’enchaînent quand même. Nous accrochons un peu les vélos des enfants derrière nous pour avancer. Notre objectif du jour est de trouver un lieu un peu abriter pour dormir car la météo a prévu de la pluie et de l’orage pour la nuit. A 15h30 nous trouvons sur les berges du Pô notre bonheur. Des tables abritées sous de grands abris. Malheureusement c’est privé et interdit. Nous demandons quand même à un vieux monsieur si c’est possible de passer la nuit ici. Pas de problème ! Il nous explique que ça appartient à l’association des amis du Pô mais qu’il va prévenir le président pour qu’on puisse dormir tranquille. Finalement le président vient et nous accueil comme des rois. Il nous met l’électricité, la lumière, nous ouvre les toilettes, mets l’eau chaude pour la douche et ferme la barrière pour que l’on soit tranquille pendant la nuit. Comme disent les enfants, c’est comme au camping mais en mieux et en plus c’est gratuit. A 18h, la pluie commence à tomber et le vent se lève. Nous sommes bien content d’être à l’abri. Nous montons la tente sur une espèce d’estrade en béton recouverte de tôle ondulée. Malgré le vent, nous sommes bien au sec. Le matin, après une bonne douche chaude, la personne qui nous a accueilli vient voir si nous avons bien dormi. Nous le remercions chaleureusement avant de reprendre la route.

En fin de matinée, nous quittons le Pô pour rejoindre la côte. Nous avions prévu une petite journée de 35 km mais elle en a été tout autrement ! A midi, après 30km, nous commençons à voir que nous nous approchons de Venise. Il y a de plus en plus de canaux qui se croisent et s’entrecroisent. A midi, nous mangeons dans la petite ville de Loréo. Nous repartons ensuite plein nord en direction de Chioggia. Nous regardons le GPS pour voir un peu où nous en sommes et là … surprise… on est encore à 35 km de Chioggia. Nous décidons donc de continuer un peu avant de chercher où dormir. Nous rencontrons sur la route un cyclotouriste portugais qui vient de Grèce pour relier le Portugal. Il est très sympa et nous donne pas mal d’infos sur les routes de Croatie et d’Albanie. Puis chacun repart de son côté en sens inverse. Après 45 km, nous décidons de chercher un coin où dormir. Mais ici tout est construit, ou nous trouvons des réserves naturelles totalement clôturées. Du coup nous continuons en regardant de tous les côtés s’ il n’y a pas un petit espace pour planter la tente. Nous arrivons finalement à la limite de Chioggia. Après une pause au supermarché et à Décathlon, nous prenons la direction de la côte où il y a des campings. Le soleil commence déjà à se coucher. Une fois arrivés aux campings, mauvaise surprise, ils sont tous fermés. Du coup nous essayons de rejoindre la plage, mais ici tout est privé et il n’y a aucun accès. Finalement au milieu de la ville, nous trouvons une petite allée qui mène à la plage. La nuit tombe et nous décidons de dormir sur le sable à la belle étoile. Nous nous couchons en regardant les étoiles. Mais la nuit est très humides et nos duvets, malgré la toile de tente posée sur nous, sont trempés. La nuit est donc assez courte nous nous réveillons régulièrement. Mais nous sommes récompensés au réveil avec un superbe levé de soleil sur la mer adriatique.

Nous prenons rapidement la direction de Chioggia et de son port. Après avoir pris les billet de vaporetto (qui coûtent un bras !) nous voilà partis en direction de Venise via le Lido. Entre chaque ferry, nous roulons sur cette petite bande de terre entre la lagune de Venise et la mer adriatique. C’est très agréable, il y a des pistes cyclables et très peu de voitures et de bruits. Sur le dernier Ferry, nous avons du mal à rentrer avec les vélos. Heureusement les italiens très sympathiques poussent tout le monde pour nous faire un peu de place. En fin d’après midi, nous arrivons au camping sur la punta sabbioni au nord de Venise.

Le lendemain nous partons visiter Venise. C’est toujours aussi beau avec tous ses canaux, ses bateaux et ses ruelles. Nous nous écartons rapidement du centre que nous trouvons trop touristique pour aller se perdre dans les petites rues. Nous déambulons comme ça toute la matinée et une partie de l’après midi. Les enfants en ont rapidement plein les pattes et ont envie de rentrer.

Dans la soirée, mes parents et les cousins, Mathis et Elie, nous rejoignent au camping pour faire ensemble quelques jours de vélo. Jeudi 26 octobre, nous partons tous les huit sur l’île de Murano, l’île des verriers. C’est assez touristique mais très joli et nous pouvons observer les souffleurs de verre fabriquer toutes sortes d’objets en verre. Ce soir, c’est préparation pour tout ce petit monde pour ranger les sacoches et préparer les vélos pour la semaine qui arrive. Demain nous prendrons la direction de Trieste, dernière étape italienne…

26 commentaires

  1. Beau récit comme d’habitude.
    De jolies photos qui nous font voyager.

    Avez vous trouvé la calle del gambaro à Venise ?

  2. Coucou 👋, toujours des belles photos et de belles aquarelles. Le romancier est pas mal également. Nous on a mis la valise 💼 dans le. coffre pour le week-end à Cherbourg. De gros bisous à vous 4.

  3. Merci de nous faire partager vos aventures et vos photos….toujours très agréable de vous lire…j’ai pu un peu revivre Venise grâce à vous..merci….continuez de bien vous porter…un peu de soleil bien chaud actuellement en Normandie…

  4. Bonjour à tous,
    C’est toujours avec plaisir que nous suivons la série « périple pour le Vietnam »

    Nous sommes agréablement surpris qu’il y ait autant de gens sympas sur votre route.
    Devoir de math pour les enfants : combien avez vous fait de tours de pédalier chacun et pour la famille depuis le départ ? (je vais me faire des copains…)

    Bon courage à vous 4
    Gros bisous de Béa et Christian

  5. Photos et textes qui nous emmènent en voyage. Belles couleurs dans le paysage et sur vos visages. Tjrs au plaisir de vs lire… A plus loin…..

  6. Merci encore pour tous ces détails de votre aventure. J’adore les chapeaux des garçons…et toutes vos photos nous font rêver. Pleins de bisous et à bientôt pour un nouveau récit.

  7. Belle étape toujours des belles rencontres
    Milio et Loan sont très beau avec leur chapeau
    Bises à bientôt pour la suite
    Catherine

  8. De tout cœur avec vous……Je vous admire tous les 4….Chapeau……Plein de courage pour la suite…..j’ai hâte de vous lire et de voir les vidéos avec les enfants…..BISOUS NORMANDS.

  9. Beaux clichés, et récits toujours aussi intenses et précis. Nous les suivons toujours avec intérêt. Bonne route vers la Croatie et l’Albanie. Bon courage à vous 4, et surtout aux 2 petits champions.

  10. C’est très intéressant de vous suivre ainsi…on voyage en images….et merci pour toutes ces anecdotes, notes d’histoire, de géographie, et de rencontres avec des gens accueillants. Bonne continuation à vous….et bonnes nuits…

  11. grace à vous je connais un peu plus l’Italie c’est très agréable de voyager à travers votre récit et vos photos magnifiques formidable de rencontrer des gens sympas pour vous installez la nuit , bonne route pour la suite bisous

  12. Merci de partager 😍
    De belles rencontres et de la compréhension autour des cyclistes cela Fait plaisir pour vous .
    Belles photos ,des tableaux , un récit très explicatif et des enfants heureux 😀 .
    Bonne continuation .
    Bisous à vous quatre

  13. Bonjour ,
    Merci de nous faire voyager à travers de votre récit, vos images et aquarelles.
    Vous êtes bien courage de dormir à humidité où
    a même sur le sable.
    Bonne continuation à vous quatre.
    Mme Jourdainne d ELbeuf

  14. Quel plaisir de vous lire et de voir vos belles photos! J’ai une petite question…comment fait Mélanie pour pédaler et raconter des histoires ?!? 🤔
    Je suis super fan des chapeaux des garçons également 👍👍👍
    Ici à saint Etienne du Rouvray on se prépare à fêter Halloween et Gérard se remet de son opération de la hanche ( 2 mois de convalescence) en rêvant de pouvoir reprendre le sport 🚴🏋🏻🤾‍♀️🏸⚽️.
    On vous boujoute , merci pour votre générosité 👍

    1. Coucou. Alors pour lire en pédalant, je mets ma liseuse dans mon porte carte sur ma sacoche de guidon tout simplement ! Bon après il faut quand même regarder la route de temps en temps. On pense très fort à Gégé et t inquiète bn on pédale pour toi . hihihi 😁 bisous à vous 5 et merci pour vos messages.

  15. Dernière ligne en Italie avec la famille ca doit faire du bien!!! Profitez bien et merci pour les superbes récits qui nous font voyager dans vos sacoches!!! 😉

  16. Beaux récits qui inspirent les nomades. J’ai lu votre périple en Afrique. Mais ce qui me frappe le plus est que vous écrivez toujours que vous dormez dehors ou sous la tente; vous n’avez jamais entendu parlé de http://www.couchsurfing.com ou d’autres sites d’hospitalité sur internet? Des milliers de gens seraient heureux de vous accueillir.

    1. Bonjour.nous connaissons très bien mais pour le moment nous n avons pas eu l occasion de le pratiquer parce que jusqu’ ici les personnes susceptibles de nous accueillir n avaient pas assez de places pour une famille ou n etaient pas présentes lors de notre passage.

    2. Il a 12 ans, ces réseaux d accueil n existaient pas en Afrique et en plus nous n avions pas internet. Nous sommes actuellement inscrits sur warm shower et couchsurfing. Merci de nous suivre

  17. Merci les copains de nous faire le récit de vos aventures. Chaque jour qui passe, on se demande où vous pouvez être. Demain, c’est Halloween, vous allez forcement nous manquer. D’ailleurs, pas de festivités au programme !!! sans vous, cela n’a pas le même sens !!!Marius et Aymeric ne sont pas motivés non plus sans Loan et Milio. J’ai bien reçu ma carte d’anniversaire posté à CREMONA. MERCI je vous aime.
    Prenez soin de vous et à très bientôt pour continuer votre aventure qui nous passionne. Hervé avait son petit coup de blues en utilisant le mètre laser….
    des millions de bisous
    Le team PECHOU

  18. Un grand bravo à vous 4, je me régale en lisant votre périple au coin de mon feu au chaud !!!!!
    J’ai 2 petits fils de l’âge de vos fils et je leur montre les vidéos , ils sont étonnés de voir tout le chemin qu’il vont parcourir.
    Amicalement f.

  19. Toujours aussi plaisant de vous lire, c’est réconfortant. On pense très souvent à vous, et grâce à vos récits, on vous imagine, là bas, pédalant, et heureux de ce début de voyage, merci ! les enfants ont une belle frimousse qui respire la joie, et ils semblent de plus en plus à l’aise, c’est super… plein de gros bisous à vous quatre, prenez soin toujours de vous, et continuez vos récits c’est un vrai plaisir, grâce à vos belles photos, on a revisité Venise ( tous les matins on a pris le bateau à Choggia pour aller voir Venise, on connait bien !!!), grand grand merci et bonne route pour la suite, bisous et courage.

  20. Quel périple! Vous êtes sacrément courageux! Pas toujours évident de trouver un endroit pour se reposer, et vous devez en avoir besoin. Heureusement que vous rencontrez des gens sympathiques sur votre route. Votre aventure est incroyable et fait rêver. Je suis admirative devant les enfants qui ont l’air très à l’aise sur leurs vélos et dans tous ces environnements nouveaux. De vrais baroudeurs! Et ce n’est que le début!
    Arrivederci, a presto
    Buona strada!

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