A peine arrivés à Natitingou, nous rencontrons Gilles, Evelyne et Gislain au supermarché. Spontanément, ils nous proposent de les accompagner au parc national de la Pendjari. Nous ne comptions pas y aller vu le pris élevé de la location de 4×4 et d’un guide, mais si on nous l’offre !!! Nous nous retrouvons donc le lendemain à 6h30 dans la Land-Rover avec Raoul, notre guide et chauffeur. Nous refaisons le trajet jusqu’à Tanguieta mais cette fois ci en voiture. Ça change du vélo : en 1h nous faisons le trajet d’une journée. Nous avons à peine le temps de voir les gens au bord de la route que déjà ils ont disparus. Pas de « bonjour », « ça va bien ? », « et la fatigue ? ». Ça va bien trop vite pour nous.
Nous arrivons donc rapidement à l’intérieur du parc. Les paysages sont vraiment splendides et nous nous émerveillons devant la grandeur de cette savane et de ces forêts encore vierges. Enfin, nous atteignons la principale mare avec son observatoire. Une tribu de babouins nous accueille ; nous n’avons pas l’air de les déranger. Une fois posté dans la cabane sur pilotis, c’est l’extase ! Il y a tellement d’animaux que nous ne savons pas où donner de la tête. Les phacochères, les babouins, les patasses, les marabouts, les grues couronnées et autres oiseaux partagent tranquillement la mare. Ensuite, c’est le défile des guibs harnachés, des cobes de buffon, des antilopes-cheval et des bubals. Ils viennent s’abreuver chacun leur tour dans une parfaite harmonie. En attendant un peu, nous apercevons des crocodiles qui essaient de se faire passer pour des troncs d’arbres.
Le lendemain, Raoul par sur les traces des éléphants. Nous grimpons sur le toit du 4×4 pour scruter l’horizon. Des crottes, des traces d’éléphants, des arbres brisés et déracinés… mais pas l’ombre d’un de ces gros pachydermes. Dans une autre mare, un hippopotame est entrain de faire bronzette les pieds dans l’eau. C’est vraiment imposant et nous n’aimerions pas être sur son passage. Un peu plus loin, dans la savane, nous croisons 3 troupeaux de buffles. Rien que de les voir dans les jumelles, nous sommes content d’être en voiture et non à vélo. Surtout que le buffle et l’hippopotame sont les deux animaux les plus dangereux d’Afrique. Le reste de la matinée, nous recherchons les lions et les éléphants, mais en vain ! Tant pis, on en a déjà vu pas mal. Nous finissons notre week-end en nous baignant dans une belle et grande cascade. Depuis le temps que nous en rêvions, nous ne pouvons pas mieux espérer. Le soir, après ces 2 jours biens chargés, nous retrouvons notre auberge et nos vélos.
Lundi soir, nous allons passer une dernière soirée avec nos 3 amis. Gilles et Gislain vivent au Gabon. Ce dernier nous raconte ses déboires en tant que camerounais : l’année dernière, son bar a été rasé sans aucun dédommagement. Du coup, maintenant il « bricole » comme il dit.
Nous passons le reste de la semaine en compagnie de Claire, Alex, Florentina, et Matthieu. Cela fait plusieurs mois qu’ils habitent au Bénin et profitent de leurs derniers jours pour faire du tourisme avant de rentrer en France. Nos journées se passent tranquillement à papoter en buvant des bières et en regardant « Barbarita » le feuilleton préféré des béninoises. C’est tellement caricaturé et l’histoire tellement complexe, que malgré les 3 épisodes par jour, on a toujours rien compris. Nous restons à Natitingou jusqu’à vendredi car Flo est fatigué et ne se sent pas très bien.
Samedi, nous reprenons la route. Une semaine d’arrêt et le vélo nous manque déjà. Le retour va être rude ! En chemin, nous croisons quelques tatas. Ce sont des minis châteaux à 2 étages, fabriqués par les hommes du pays Somba pour se protéger. Chaque famille a son tata. En descendant vers le sud, les villages sont de moins en moins traditionnels et les maisons rectangulaires au toit en tôle ondulée remplace souvent les cases rondes en toit de chaume.
Des que nous entrons dans un village, les gens nous souhaitent « bonjour », « au revoir », ou le plus fréquemment « bonne arrivée ». C’est vraiment très sympa ! Les habitants sont accueillants tout en restant discrets. Nous n’entendons quasiment plus le mot « cadeau ». Ça fait du bien aux oreilles. Plus les jours passent et plus nous sentons que nous nous rapprochons de la côte ; il fait plus frais et plus humide. Nous sommes moites toute la journée et une bonne partie de la nuit. Nous appendons d’ailleurs un peu la saison des pluies qui a déjà débutée dans le sud.
Jusqu’à Parakou, on ne peut pas dire que c’est le plat pays. Ça nous change vraiment du reste de l’Afrique de l’ouest. Ça monte et ça descend sans arrêts. Ça fait du bien un peu d’efforts physique ! Mercredi 5 avril, nous atteignons finalement la grande ville de Parakou. Maintenant, c’est la route vers le golfe de guinée qui nous attend.