Le repos dans la capitale Malienne, Bamako, est fort agréable et dix jours de pause ne sont pas de trop pour se rétablir totalement. A l’auberge Séguéré, l’ambiance est sympathique, détendue et les gérants, Guy et Françoise, font tout pour. Notamment, en nous offrant le petit déjeuné tous les matins. L’auberge joue le rôle d’appartement pour les stagiaires, anthropologues, géologues, qui doivent séjourner un mois voir plus ; le rôle de passage pour les vendeurs de voitures, les 4×4, … et d’hôtel pour les séjours touristiques. Nous discutons surtout avec Catherine, Jean-Marc et Violette. Catherine organise des échanges d’étudiants France-Mali et travaille pour le GEMDEV (Groupement d’intérêts scientifiques pour l’étude de la mondialisation et du développement). Nous apprenons beaucoup de choses sur les gouvernements africains. Jean-Marc et Violette voyagent à pied en taxi-brousse. Mais maintenant c’est fini, ils se posent avant de retourner en France. Enfin pleins de rencontres aussi diversifiées qu’enrichissantes.
Nous profitons de Bamako pour prolonger le visa du Mali et faire celui du Burkina-Faso. L’affaire n’est pas si simple, car pour faire tamponner nos passeports, il nous faut traverser la ville. C’est un va et viens inimaginable de voitures, de motos, de vélos, de piétons, de taxi-brousses, … qui se dirige dans tout les sens. C’est quasiment suicidaire, mais on s’en sort indemne. Le chèche sur le nez est indispensable si vous ne voulez pas ressortir de la asphyxié.
Vendredi 27 janvier, nous retrouvons les motards. Ils arrivent à 10h du soir, rouge de poussière, exténués, et Annick avec une entorse au pied. Ils ont autant galéré que nous sur la piste, mais moins longtemps. La belle entorse s’avérera plus tard une double fracture. Donc retour en France pour se faire opérer. Nous passons tout de même trois jours ensemble à bavarder et nous raconter nos aventures. Ça fait du bien au moral, on n’est pas les seuls à avoir galéré.
Lundi enfin, nous recevons le colis des parents de Mélanie que nous attendions depuis la ville de Kita. Les barres de céréales arrivent un peu tard, mais nous les gardons précieusement en vue d’une nouvelle épreuve. Maintenant, nous avons tout : de nouveaux rétros qui ne se cassent plus quand le vélo tombe, des carnets de bord, du repos, … nous pouvons donc poursuivre notre route.
Mercredi 1er février au matin, nous quittons la capitale en direction de Ségou. Le paysage est assez aride et monotone. Quelques arbres et buissons se battent en duel au milieu des champs déjà moissonnés. Néanmoins, les villages en banco (terre grise) sont très jolis. Des maisons carrées avec leurs gouttières traditionnelles en bois et les mosquées typiques avec leurs clochers arrondis. Nous ne roulons que le matin, car l’atmosphère se réchauffe l’après-midi. De plus, Flo est malade ; il a attrape un rhume à cause des ventilateurs de l’auberge. Sur la route, nous partageons un café avec Stéphane un camerounais et Aba un malien, et le lendemain on nous offrira un thé. C’est vraiment agréable de prendre son temps, de vivre pleinement le pays et de pouvoir discuter avec les gens. Seul soucis, le vent est face à nous et certains jours, il est vraiment violent. Nous arrivons finalement, lundi 6 février à Ségou, l’ancienne capitale Bambara. C’est une ville sympathique, accueillante, pleine de vie et de couleurs. Le long du fleuve s’étalent les cultures arrosées à longueur de journée à l’aide de calebasses trouées. Au loin, les pêcheurs sur leurs pirogues jettent leurs filets en tournant sur eux même. C’est vraiment beau à voir. Nous plantons la tente à l’hôtel Indépendance : camping avec piscine. C’est le grand luxe ! Nous en profitons pour faire bronzette et s’affaler sur les transats.
Mardi 7 février, une grande nouvelle nous attend sur internet : Flo est tonton pour la première fois d’un petit garçon : Mathis. Nous fêtons ça le soir autour d’une bière. Le lendemain, Gabriel un ami de la famille de Florent, en stage en ce moment à Ségou vient nous rendre visite. Nous discutons toute la soirée. Pour les ateliers de peinture, il nous propose de se rendre au centre culturel Intervida. Tous les animateurs sont intéressés par notre projet. Nous décidons donc de prolonger notre séjour à Ségou. Gabriel nous invite à passer la semaine chez lui dans son appartement qu’il partage avec son collègue Sory. A tous les repas, nous mangeons et découvrons des plats maliens : To, riz au gras, riz sauce arachide, semoule de Fonio, bouillie de mil, …
A partir de samedi, nous commençons les ateliers. Tout se passe bien et les enfants sont très motivés. Voir même un peu trop ! Le premier jour, nous nous retrouvons avec un groupe de 43 enfants, ce qui n’est pas évident à gérer à deux pour un cours de peinture. Heureusement, nous arrivons ensuite à faire des groupes de dix, ce qui permet à Mélanie de vraiment leur apprendre le dessin (dessiner une bouteille de coca, un tabouret, … en y mettant les ombres et les lumières). Le dernier jour, le sujet consiste à dessiner le portrait de son voisin de table. Tout les enfants sont ravis et s’expriment librement avec ce qu’ils ont appris pendant ces quelques jours. Les résultats sont surprenants et souvent rigolos. Elle en profite aussi pour former une animatrice afin que les cours perdurent. A la fin des ateliers, les animateurs nous remercierons en nous offrant chacun une de leur production. C’est vraiment très gentil.
C’est encore une fois très enrichissant pour eux comme pour nous. Après cet agréable séjour chez Sory et Gabriel, nous reprenons nos vélos, samedi 18 février, pour nous diriger vers Djénné puis Mopti.