Après cette longue traversée du Sahara occidental, c’est à Nouhadibou que nous nous arrêtons pour récupérer. A l’auberge, nous rencontrons des français retraités très sympas. Bernadette et Michel ont une Land-Rover équipée a merveille (un petit bijou pour les amateurs). Ils partent au Mali, pendant trois mois, pour aider une association qui installe des pompes a eau dans les villages sur le plateau Dogon. Derrière leur simplicité, se cache de nombreux voyage autour de notre planète. Annick et Georges, eux voyagent comme nous : en deux roues, mais a moto !!! Ils ont le même état d’esprit que nous. Georges, ou le père Georges, était préparateur en pharmacie à Pont-sur-Yonne (ou habitait les grands parents de Florent). Maintenant qu’ils sont a la retraite, ils sont partis pour une durée indéterminée, parcourir le monde sur leurs belles motos (BMW 1150 et 600 pour Boris). Nous passons toutes nos journées à discuter avec eux. Ça fait du bien au moral !!!
La Mauritanie nous change beaucoup du Maroc. Quand nous nous baladons dans la rue, les gens nous laissent tranquilles, mais pour la moindre aide, ils veulent quelque chose en échange. Nous n’accrochons pas trop avec cette mentalité. Après deux jours de repos, nous décidons de repartir pour Nouakchott ou nous attendent nos amis motards. Nous ne reprendrons pas tout de suite nos vélos car entre ces deux villes, il y a 550 km de désert sans aucun point de ravitaillement. Comme nous ne sommes pas suicidaire, nous trouverons un autre moyen de transport.
Nous partons donc à 8 heure de l’auberge pour se rendre à la gare des taxis brousses. Lorsque nous arrivons, il faut négocier dur les prix. Au bout d’une demi heure, nous optons pour voyager a l’arrière d’un pick-up, mais comme celui-ci n’est pas assez plein, on nous transfert dans un camion Mercedes. Il y a deux bancs en longueur à l’arrière et une galerie sur le toit ou mettre des tonnes de choses. L’attente commence alors ! Heureusement, nous rencontrons Adama, le champion de boxe du Mali, avec qui nous discutons. Enfin à 13 heure nous partons, ou plutôt nous sortons de la gare routière. Il faut encore attendre un passager qui a oublie sa valise. Lorsqu’il revient enfin, à cause d’un problème d’argent, la tension monte. Tout le monde s’y met et ça commence à partir en bagarre générale. Heureusement, Adama calme tout le monde. Nous partons enfin à 14 heure. 5 km plus loin, on s’arrête de nouveau : barrage de police ! Ce n’est pas possible, nous n’arriverons jamais !!!
Enfin, nous décollons pour de bon. Nous sommes 18 à l’arrière plus 2 sur le toit. C’est un peu serré mais ça va. Dans tout ce monde, Mélanie est la seule femme. Il faut négocier les places pour qu’elle ne se retrouve pas à cote d’un mauritanien. Il faut préciser que dans ce pays, les hommes ne serrent pas la main aux femmes, ni ne les regardent sauf si elles sont voilées. L’ambiance est bonne, tout le monde discute et rigole. Toutes les heures, nous nous arrêtons pour se dégourdir les jambes ou pour la prière. C’est vraiment une expérience à faire.
Enfin à minuit et demi nous arrivons à Nouakchott dans une rue de sable et sans lumière. Après avoir demande plusieurs fois notre chemin, nous reprenons nos vélos en direction de l’auberge Menata. Bien sur, nos lampes tombent en rade et nous nous retrouvons sans feu dans ces rues sombres et sableuses. Nous finissons par trouver le « goudron » et quelques kilomètres plus loin l’auberge. Malheureusement, celle ci est fermée. Nous nous installons donc sur le porche, pour essayer de dormir en attendant le lever du jour.
Au petit matin, nous retrouvons nos motard préférés avec qui nous partageons le petit déjeuner. Nouakchott, la capitale de la Mauritanie, n’a pas beaucoup d’intérêt. Nous nous baladons rapidement mais les hommes, ici, font des avances douteuses à Mélanie. Nous rentrons donc vite à l’auberge ou l’ambiance festive y est bien plus sympathique. Nous passons donc trois jours à papoter, nous reposer, et interneter. Nous avons même pu chatter avec nos familles ; c’est beau la technologie !!! Nous rencontrons deux cyclistes français d’une cinquantaine d’année qui descendent jusqu’à Dakar. Toutes ces rencontres nous font du bien dans ce pays que nous n’apprécions pas trop.
Mardi 8 novembre, nous remontons enfin sur nos bicyclettes. Nous pédalons avec grand plaisir, mais depuis la nuit dernière, Mélanie ne se sent pas bien et est fatiguée. C’est en fait une infection urinaire. Du coup, nous sortons les antibiotiques, ce qui la fatigue encore plus. Nous avançons doucement vers Rosso. La route de bitume et de coquillage est plus ou moins en bon état. Un vent chaud et sec nous pousse dans le dos, et le thermomètre de nos compteurs avoisine les 40°C. Comme il ne fait pas humide, la chaleur est tout a fait supportable. Plus nous descendons vers le sud, plus le paysage change. C’est tout d’abord le désert aride de sable et de cailloux que nous traversons. La route est bordée tout du long de petites maisons cubiques et de tentes berbères (khaïma). Les acacias se font ensuite de pus en plus nombreux. Les dunes oranges se mélangent alors au sable blanc. Peu avant Rosso, les arbres et la verdure reprennent le dessus. Nous sentons que nous approchons de l’Afrique de l’ouest. Dans les villages, les enfants nous courent après en réclamant : « Donne moi cadeau !». Nous leur demandons alors ce qu’ils nous donnent en échange et ça les calme directement.
Tout les gens que nous avons rencontre au paravent nous ont mis en garde sur la ville de Rosso, cite de voyous et d’arnaqueurs. Nous l’évitons donc en bifurquant vers Diama (à 100 km à l’ouest). La route se transforme alors en piste de terre. Nous nous retrouvons alors au milieu de champs et de marécages. Nous roulons sur la digue qui surplombe le paysage. C’est splendide, il n’y a quasiment personne. Les oiseaux sont au rendez-vous : hérons Goliath, flamants roses, etc… Nous croisons un varan et plusieurs familles de phacochères qui s’enfuient à notre approche. Ça nous change du désert ! Pour planter la tente, cela devient plus difficile à cause marécages. Nous finissons par trouver mais le soir, c’est l’invasion de moustique (avec peu être le paludisme). Nous nous réfugions donc rapidement sous la tente.
Nous reprenons la piste au petit matin pour arriver à un gendarme de gendarmerie. Mélanie commet l’erreur de s’arrêter derrière le panneau « Halte Gendarmerie ». C’est le drame ! Elle a enfreint la loi et le gendarme trouve ça intolérable. Il se met à sermonner Mélanie qui essaie de garder son calme. Cela plus la fatigue lui fait faire une crise de spasmophilie. Le policier en remet alors une couche en disant qu’il ne faut pas amener des personnes malades dans son pays. Enfin, il fini par nous laisser repartir de peur que Mélanie lui reste sur les bras. Dimanche 13 novembre, nous passons le barrage de Diama et arrivons ainsi au Sénégal. La route, les voitures et les gens changes. Nous sommes heureux de quitter la Mauritanie pour rouler nos premiers kilomètres dans ce pays. Les gens ici sont sympathiques et souriants. A midi, nous arrivons à Saint-Louis ou nous allons effectuer nos premier ateliers de peinture. Mais pour commencer direction le camping pour nous reposer.