Jeudi 15 décembre, comme prévu, nous quittons la Somone et notre petit F1. Tout le monde est triste de nous voir partir. C’est fou comme les gens s’attachent vite. Idy nous accompagne jusqu’au « goudron » avant de nous laisser repartir sur de nouvelles routes. Nous traversons dans un premier temps Saly-Portugal qui se résume a des multiplexes touristiques. Après MBour, nous quittons enfin ces hordes de touristes pour longer les bords de mer en direction de Joal. Nous commençons a traverser des petits villages composes de quelques cases rondes avec des toits en paille. Sur certaines poussent des calebasses. C’est pittoresque et très mignon. La route se transforme rapidement en piste. C’est un plaisir pour planter la tente. Nous avons toue la place que nous voulons : sous un baobab, sous un acacia, a l’ombre d’un arbre inconnu, etc… Mais installer le camp ne s’avère pas simple tous les jours. Souvent les villages ne sont espaces que d’une centaine de mètre et il nous faut trouver un coin discret et ombrage entre ceux-la.
Un soir, alors que nous campions prés d’un village, un homme intrigue est venu discuter avec nous. La discussion est assez restreinte car il ne parle que le wolof. Nous comprenons seulement qu’il est agriculteur, qu’il habite au village a cote et il nous parle sans arrêt de poule! Ensuite, il disparaît pour reapparaître quelques instants plus tard avec une poule dans la main. Il nous explique que c’est pour notre repas du soir. Nous n’osons pas refuser de peur de le vexer et nous nous retrouvons donc avec une poule vivante sur les bras. Cot cot cot cot!!! Au bout d’une heure a la regarder en aiguisant le couteau, nous déclarons forfait. Nous ne savons comment la tuer et surtout nous n’en avons pas le courage. Et puis, il faut la plumer, la saigner, la vider, … Non, cela ne nous tente vraiment pas. Nous repartons donc le lendemain matin avec une poule dans nos bagages dans la caisse de Mélanie. En fin de matinée, nous trouverons une famille sympathique a qui la confier.
Cela nous fait du bien de repédaler et nous atteignons vite Kaolack. Par contre, nous sommes rapidement exaspéré par les « Toubab cadeau », « Donne moi un bic », « Donne moi ton vélo ». Plus de 200 fois par jour, ça commence a saouler. Un jour, un homme d’une quarantaine d’années nous a même demande : « Il n’y a pas de bics aujourd’hui? ». On a l’impression d’être des coffre-forts sur roulettes. Nous découvrons ainsi le cote négatif des aides humanitaires ou autres. Les sénégalais attendent qu’on leur donne sous prétexte qu’ils sont plus pauvres que les occidentaux. Comme ça, ils n’ont pas a se fatiguer a travailler et palabrent toute la journée a l’ombre. Ils ne savent pas et n’ont pas l’envie de se prendre en main.
A part cela, nos journées de cyclistes se passent tranquillement. Nous pédalons nos cinquante kilomètres avant midi, et surtout avant que le vent d’est se lève. L’après-midi nous dessinons, peignons, jouons de la guitare, chantons faisons le carnet de bord, la lessive et préparons plein de projets. Enfin, nous n’avons pas le temps de nous ennuyer. Quand nous nous rapprochons de Tambacounda, les villages se font de plus en plus rares et les foret commencent a prendre le dessus sur la savane. Les campements discrets, pour ne pas servir de télévision a 20 personnes deviennent donc plus simples a trouver.
Un midi, alors que nous faisons la sieste sous notre tente soleil, Mélanie entend des crépitements bizarres et sent une odeur de barbecue. Nous allons donc voir ce qui se passe. C’est un feu de brousse, et a 30 mètres de notre campement de grosses flammes sont en train de dévorer les arbres. En 2 minutes, toutes les affaires sont mises en vrac sur les vélos et nous nous précipitons sur la route. minutes plus tard, le feu est passe, il ne reste plus que des cendres et du charbon de bois. Nous avons eu chaud!!! Depuis nous avons toujours une oreille et une narine tendues pour suspecter la moindre petite trace de feu.
Le 24 décembre, nous arrivons a Tambacounda. Après un tour dans le marche très pittoresque, nous nous installons dans un petit hôtel cradingue. Nous décorons un peu, mettons des bougies, notre table, une nappe, un bon menu et nous voila d attaque pour le réveillon de noël. Ici tout le monde est musulman et c est donc en tête a tête que nous fêterons un superbe noël.
Nous rejoignons Dar Salam et l entrée du parc du Niokolo-Koba le 28 décembre. Sur la route, nous croisons une tribu d une cinquantaine de babouins. C est super, mais ils disparaissent vite dans la foret. Mélanie vient de réaliser un rêve de petite fille: voir des singes en liberté.
Comme prévu, nous retrouvons Annick et Georges qui sillonnent l’Afrique a moto. C est déjà la cinquième fois que nos itinéraires se croisent et ce n est pas fini. Le 30 décembre, nous allons visiter le parc tous les quatre. Nous avons un chauffeur et un guide sympathique mais pas très compétent. Le tour se fait dans une vieille Renault express toute bringuebalante ou l on peut se tenir debout a l arrière le buste dehors. Seul soucis, il faut pousser pour la démarrer. La végétation du parc est très variée, mais nous ne croisons pas beaucoup d animaux exotiques: des phacochères, des guibs harnaches, des antilopes, un croco, des singes verts, des babouins, une panthère en cage et plein d’oiseaux. Nous nous baladons un peu a pied dans le parc et nous avons l occasion de traverser un pont suspendu au dessus d une rivière. On se croirait dans un film ou un documentaire sur les aventuriers. A midi lorsqu il fait trop chaud pour voir les animaux, Mélanie et Annick en profitent pour donner a manger et s amuser avec les singes. L e soir nous rentrons au camp par une piste entourée de feu de brousse. Une visite donc sympa mais transcendante.
Le lendemain, nous fêtons avec Annick et Georges , en toute simplicité le passage en 2006, cette nouvelle année de voyage, autour d une bonne bière « la Gazelle ». N étant plus habitues a boire et a veiller, nous nous fêtons nos vœux a l heure française (23 heures au Sénégal).
Lundi 2 janvier 2006, après 5 jours super sympas, nous quittons nos amis motards et Dar Salam. Nous avons décide de traverser le parc a vélo. Nous croisons donc des phacochères, des guibs harnaches, des singes, des oiseaux, etc… A un moment, alors que nous roulons, nous entendons un gros hurlement. Nous stoppons net et voyons 3 antilopes traverser la route en courant. Nous attendons la suite, …, mais rien, ni lions, ni guépards, ni fauves. Nous reprenons notre route en accélérant la cadence et en faisant sonner les klaxons. Mais ce que nous avons le plus vu lors de la traversée du parc, ce sont les taons. Arrives a 9 heures du matin, ils ne nous ont plus lâché de la journée. Le repos de midi est difficile et l après-midi, une cinquantaine de taons nous suivent derrière les vélos. Impossible de s arrêter, même cinq secondes. Nous tapons sans arrêt dans tous les sens en espérant ne pas trop se faire piquer. A la fin de la journée, nous sommes a bout, nos nerfs craquent et nous n en pouvons plus. Dans les descentes, ils nous permettent de respirer et des que nous remontons, c est l attaque. Une fois Mélanie tombe même de vélo a cause d eux. Et oui, on ne peut pas tout faire, écraser les taons et faire du vélo. Au bout de 115 km, nous trouvons enfin notre sauveur: un campement constitue de plusieurs petites cases. Les taons finissent enfin par nous lâcher et c est exténué que nous nous étalons dans nos lits.
Le lendemain, nous avons la chance de voir des hippopotames dans le fleuves Gambie. A Kédougou, nous trouvons un petit campement simple, propre et pas cher. Nous nous arrêtons donc le temps d interneter et de faire les formalités pour l entrée au Mali. Un petit contre-temps nous retarde, Mélanie ne se sent pas bien: fièvre, sensation de froid, sueur, courbatures, diarrhée,… Les signes ne trompent pas, elle a attrape le palu. Heureusement nous avons un traitement efficace et 2 jours plus tard elle va beaucoup mieux. Encore un peu de repos et elle sera complètement rétablie. Maintenant, des pistes inconnues et peu fréquentées, nous attendent pour découvrir le Mali. De nouvelles aventures en préparation.