A Agadir, nous reprenons contact avec la civilisation occidentale. Nous profitons de ces quelques jours de repos pour faire des courses au supermarché et chercher, en vain, des pneus pour l’Acadiane, car les notre ne sont plus en très bon état. Dimanche 25 juin, nous quittons donc la cote pour rentrer dans les terres. Au bout de 40 km seulement, Plaffff!!!!! Encore un pneu éclaté. Pas grave maintenant on a la technique et 5 minutes plus tard, ça redémarre.
A Taroudant, nous nous y arrêtons quelques heures. Le guide nous annonçait les merveilles d’une ville du XVIeme siècle. Mais nous avons seulement vu une ville banale avec son souk, son marche, ses faux-guides et ses touristes. Nous quittons donc la ville déçu pour nous enfoncer sur les petites routes de l’Anti-Atlas. Ces dernières serpentent entre les champs de blés jaunis par le soleil, les arganiers gris de peine, la terre rougeoyante et un ciel bleu de cobalt. Mais à force de zigzaguer, la route se rétrécie jusqu’à se transformer en piste. Du coup demi tour vers Agdz et la vallée du Draa. Nous y arrivons en fin d’après-midi avec un soleil plongeant. Les couleurs sont magnifiques. Nous longeons l’oued Draa en direction de Zagora. Nous traversons de gigantesques palmeraies surplombées par les kasbahs en ruines. Le bivouac au milieu de ce panorama est magnifique. Toutes les 10 minutes, les couleurs changes : passent du orange au violet, au rouge, … pour se terminer dans un splendide couché de soleil. Le lendemain, nous reprenons la direction de Ouarzazate. Le paysage se transforme alors en un désert de montagnes érodées. C’est joli mais vraiment lugubre. Contrairement à Taroudant, Ouarzazate nous surprend. C’est une ville calme, et entièrement refaite dans le style des anciennes kasbahs, ce qui lui donne un certain charme, reposant et agréable.
La route continue ensuite vers Errachidia. La vallée aussi est très jolie et donc très touristique. Nous croisons les gorges du Dades puis de la Todra puis plafff!!! Ah tiens comme c’est original, on a éclaté un pneu. Du coup, changement de programme. Nous décidons de bifurquer vers Casablanca pour y trouver des pneus, car les deux qui nous restent ne sont pas beaux a voir. Nous quittons donc la plaine pour les gorges du Ziz. Nous y passons une nuit. Le décor est grandiose et nous profitons des premiers rayons de soleil matinal pour aller nous baigner. Elle est gelée mais c’est un vrai régal!
Deux jours plus tard, après avoir traversé le moyen atlas, nous atteignons Casablanca. Nous plantons la tente au camping que nous connaissons déjà. Nous y passons une semaine mais nous ne trouvons pas de pneus. Tant pis on va devoir faire avec jusqu’à Algeciras où on espère en trouver. Le vendredi 7 juillet nous allons faire changer nos plaquettes de freins. Encore toute une histoire! Personne ne veut nous les changer. Finalement chez Speedy, ils veulent bien. Mais ils n’en on pas… Donc il faut les recharger… Arrives à 9h, nous repartirons à 21h. Mais « makeinch mouchkil » (pas de problème), l’Afrique nous a appris la patience.
Après Casablanca, nous nous dirigeons vers Fès. Le trajet par les petites routes est très sympa. Dans la soirée, nous atteignons le camping. C’est la grande classe, y’a même les douches chaudes!!! Le lendemain, nous partons en bus pour visiter la ville. Nous nous perdons dans les petites ruelles de la médina sans vraiment savoir ou l’on va et ce que l’on voit. Mais c’est tout aussi beau, voir plus beau. De toute façon quand nous croisons des touristes en mini-short et en débardeur, c’est qu’il y a quelque chose à voir. Heureusement tout au long de la journée, nous échappons aux faux guides qui font la réputation de la ville.
Lundi 10 juillet, nous partons vers le nord pour Chefchaouen, par les petites routes. Tellement petites qu’elles ne sont pas indiquées sur notre carte, et les panneaux sont quasi-inexistants. Du coup au bout de de 2h de conduite à l’aveuglette, nous trouvons une indication. Ce n’est pas notre route mais tant pis, ça fait un détour mais au moins on sait où l’on va. Ça tourne, ça monte, ça descend mais c’est très joli. L’après-midi, nous rejoignons le Rif. Tout autour de nous, s’étalent sur des dizaines de kilomètres des milliers de champs de cannabis. Si on ne l’avait pas remarqué, les gens nous le font vite comprendre. Tout le monde nous siffle en nous criant que le cannabis d’ici est le meilleur. Même les voitures s’y mettent. Elles nous klaxonnent, nous font des appels de phares. Y’en a même qui nous collent aux fesses pour ensuite se mettre à notre hauteur pour nous en proposer (on est toujours sur une petite route de montagne qui zigzague) et pour finir nous font une belle queue de poisson pour nous stopper au milieu de la route. Digne d’une course poursuite (à la vitesse de la deuch). Pendant 100 km, c’est l’horreur entre les virages et les voitures de vendeurs d’herbe. On ne peut même pas s’arrêter sinon tout le monde nous saute dessus. Finalement nous finissons la soirée à l’abri, dans le camping de Chefchaouen.
Le lendemain, nous allons visiter Chefchaouen tôt le matin et nous en tombons amoureux. Les petites ruelles bleues et blanches entremêlées d’escaliers, d’arches, … Le soleil lui s’amuse à faire varier les teintes des murs bleus à notre grand plaisir. Un vrai bonheur, à voir absolument. L’après-midi, nous rejoignons Ceuta et quittons ainsi le Maroc. A notre grand désespoir, ici non plus il n’y a pas de pneus de 2CV. Du coup en fin d’après-midi, nous prenons le ferry et quittons la belle et chaleureuse terre africaine.
Mardi 11 à 17h nous posons nos 4 roues sur le continent européen le cœur un peu serré. (En espérant qu’ici les pneus de deuch ça existent!!!)