De Lao Bao à Bangkok (Laos-Thaïlande)

Bangkok, 14ème étage. Autour de nous, des dizaines d’immeubles rivalisent pour savoir qui sera le plus beau où le plus haut. Des milliers de petites lumières scintillent à perte de vue. Les routes suspendues s’envolent au dessus des métros aériens. Nous sommes dans un autre monde, après le Laos et ses cahutes en bois, le décalage est assez énorme !

Mardi 15 mai, ça y est, nous quittons le Vietnam. Content d’y être venu, d’avoir vécu beaucoup d’aventures, mais aussi content de le quitter. A 6h45, nous sommes à la frontière, avec des dizaines de camion remplis de bois qui attendent comme nous l’ouverture de la barrière. Un quart d’heure après, nous pouvons passer. Contrairement à beaucoup d’endroit, il n’y a pas deux postes frontière mais un seul où s’activent les douaniers Vietnamiens et Laotiens. Nous faisons faire nos visas sur place. Nous avons gardé de l’argent vietnamien pour ça, mais malheureusement, il nous manque l’équivalent d’un euro pour payer les visas. Les gardes frontières ne veulent rien savoir, mais après quelques minutes de négociation avec le sourire, ils acceptent quand même de nous donner nos visas. Ouf !!

L’arrivée au Laos nous change radicalement. Le plus impressionnant est le calme qui y règne. Très peu de voitures et de motos, qui en plus ne klaxonnent pas. Nos oreilles revivent d’un coup et le chant des oiseaux reprend le dessus sur les voitures. Pédaler dans ces conditions est vraiment très agréable. Seul inconvénient, la chaleur ! Nous partons le matin, le plus tôt possible, vers 6h ou 6h30. Les deux premières heures sont assez fraîches, mais ensuite, dès 8h30, la chaleur arrive. Rapidement nous sommes au dessus de 35°C et fréquemment à plus de 40°C. Du coup, nous nous arrêtons vers 10h et si le cœur et le temps nous en disent, nous repartons vers 15h trouver un lieu où dormir.

Deuxième gros point positif, nous pouvons bivouaquer et même assez facilement. Même si les hôtels c’est agréable, surtout pour la douche, retrouver notre tente, notre petite maison, l’est encore plus. En revanche, nous commençons à sentir la saison des pluies arriver. Heureusement, nous sommes à chaque fois abrités et au final, c’est agréable car la pluie rafraîchie un peu l’atmosphère.

Nous retrouvons les petites maisons en bois montées sur pilotis et tous les enfants qui nous crient « Sabaïdi, sabaïdi ! » (bonjour, bonjour). Les petits villages en terres battues où les gens se reposent dans des hamacs en attendant que la chaleur passe. Enfin, un pays plus pauvre que les autres mais très paisible.

Cette fois ci, nous ne croisons pas de rats grillés sur le marché, mais des serpents et des iguanes vivants, les grands seaux remplis de grenouilles, de crapauds ou d’anguilles. Encore une fois, nous évitons et préférons restés aux concombres/carottes du midi et soupe de pâtes chinoise le soir.

La traversée du Laos se fait rapidement. C’est plat et tout droit. Au bout de 5 jours, nous sommes à Savannakhet prêts pour passer la frontière. Nous restons finalement 2 jours dans cette petite ville traversée par le Mékong et en profitons pour visiter le petit mais très intéressant musée des dinosaures.

Mardi 22 mai, nous arrivons à la frontière pour quitter le Laos. Tout se fait pour le mieux et passons de l’autre côté de la barrière. Une des spécificité de la Frontière Laos-Thaïlande, est que le « no-mans land » est en fait un pont (le pont de l’amitié), et que la route s’inverse à un moment. Au laos on conduit à droite et en Thaïlande à gauche. Il y a donc un bus pour faire ces deux kilomètres. Seul soucis, on est obligé de le prendre, même si on est à vélo. Nous prenons donc les billets au guichet pour quelques centimes, mais ensuite, il faut payer pour les vélos. Ce qui est tout à fait compréhensible. Le chauffeur du bus nous annonce une somme énorme pour pouvoir mettre nos vélos dans le bus et veut absolument être payé en Bath (monnaie thai). Heureusement nous en avions gardé. Nous négocions tant bien que mal pour arriver à un prix correct. Le chauffeur nous ouvre alors les soutes et s’en va. Débrouillez vous maintenant ! Seul soucis, c’est beaucoup trop petit et les vélos ne rentrerons jamais. Nous essayons quand même mais ce n’est pas possible. Puis d’un coup, le chauffeur revient et c’est l’heure du départ tout le monde monte dans le bus et on reste comme des imbéciles sur le quai. Finalement après de nouvelles négociations le chauffeur comprend qu’on ne peut pas mettre les vélos en soute et nous les montons dans le bus. Le chauffeur reste toujours là à nous regarder galérer et à nous speeder car il faut y aller. Mélanie commence vraiment à en avoir marre et décide de rester et de prendre le prochain bus. Je ne suis pas d’accord car on est quand même entre deux frontières. Finalement, tout le monde gueule et nous voilà dans le bus à tenir les vélos pour qu’ils n’écrasent personne. Super l’arrivée en Thaïlande ! Heureusement, à la frontière tout se passe bien, nous avons rapidement le tampon et tout le monde se fait fouiller sauf nous.

Une fois sur la route, le changement avec le Laos est énorme. On retrouve ici toute la modernité de l’occident. Belles routes, grand super marché, énormes concessions de voitures… Les garçons sont tout excités car on trouve tout ici. En fin d’après-midi, nous trouvons un abri pour la nuit. Nous avons bien fait, car la pluie se met à tomber et fait descendre un peu la température qui était insoutenable aujourd’hui.

Le lendemain midi, alors que nous pique-niquons à l’ombre, un thailandais vient nous voir et nous fait comprendre qu’il faut passer chez lui avant de repartir. Nous allons donc le voir 2h plus tard. C’est un couple d’une cinquantaine d’année qui nous accueille. Lui est mécanicien et elle couturière. Nous passons quelques heures chez eux (avec la clim!!). Ils ne parlent pas un mot d’anglais et nous communiquons grâce au traducteur du téléphone. C’est très sympa et très agréable. Nous repartons en fin d’après midi, gonflés à bloc après s’être régalés de gâteaux et de mangues.

Le soir ne trouvant pas de lieux où dormir, nous décidons d’aller demander à un temple pour la nuit. On nous accueille avec bienveillance et l’on nous montre où dormir et où prendre nos douches. Ensuite les moines nous laissent pour reprendre leurs activités. Nous décidons ce soir de dormir comme les moines. C’est a dire par terre sur une natte sans matelas. Et ben je peux vous dire qu’ils ont du courage. C’est super dur, ça fait mal partout ! Mélanie arrive quand même à dormir, mais pour moi le repos est de très courte durée. Le lendemain, après avoir remercié les moines, nous repartons en direction de Ubon Ratchatani. Nous nous arrêtons vers 10h dès que nous trouvons un lieu abrité. Je suis rincé, et la nuit blanche dans le monastère m’a mis complètement à plat. Je m’écroule et dort toute l’après midi. En repartant, nous croisons un défilé d’habitants en habit traditionnels. Il y a des chars décorés, de la musique, des danses, enfin une ambiance bien festive. Nous ne savons pas très bien ce qu’ils fêtent, sûrement une commémoration pour le roi !

Le soir, nous trouvons un lieu où dormir. C’est en faite un crématorium, comme il y en a souvent aux entrées des villes. Il y a toujours des lieux abrités avec souvent de l’eau et de l’électricité. Ce soir, nous avons même des ventilateurs. Avant que la nuit tombe, un homme, puis un cycliste viennent nous voir. Ils sont adorables et nous discutons pendant deux heures avec eux en attendant que la pluie passe. Le lendemain matin, l’homme revient avec sa femme et son petit garçon pour nous souhaiter bonne chance, nous donner son numéro en cas de problème et la femme offre à Mélanie un collier porte bonheur.

Nous reprenons ensuite la route le sourire aux lèvres. En fin de matinée, nous arrivons à la gare de Ubon Ratchatani. Nous avons décidé de prendre le train jusqu’à Bangkok, car c’est trop loin pour tout faire à vélo et avec la chaleur et la pluie, pédaler n’est plus vraiment un plaisir. Cette fois ci, tout se passe pour le mieux. Un homme nous aide à prendre les billets, nous expliquent tout pour les vélos… Pour une fois que les transports avec le vélo se passe bien !!!

Nous passons une nuit à l’hôtel, puis une journée à la gare pour attendre le train. C’est au tour de Mélanie de ne pas être bien. Elle est à plat et reste allongée sans force jusqu’à 20h30 heure du départ du train. La nuit dans le train se passe bien, nous commençons à être habitués. Arrivés à Bangkok, nous prenons la direction de chez Anadèle et James qui nous avaient accueilli à l’aller et qui nous prêtent leur appartement. C’est un vrai bonheur, car Mélanie est à bout de force et dort pendant deux jours pour récupérer. Heureusement après tout rentre dans l’ordre.

Nous passons 10 jours à Bangkok, à flaner, se baigner… Nous retrouver Angèle, Mathieu et Jonana, a famille de cycliste avec qui nous avions roulés en Europe et Renaud un autre cyclo français sur Bangkok pour quelques jours. Enfin, nous passons du bon temps. Maintenant, nous remplissons nos valises, les vélos sont dans des cartons en pièces détachées. Ce n’est pas la fin, mais ça sent le retour ! Heureusement il nous reste encore plus d’un mois sur les routes de France !

7 commentaires

  1. Je reste admirative devant toute cette aventure…votre courage…et tout…A bientôt en France…Bises

  2. Nous attendions avec impatience la suite de notre feuilleton hebdomadaire…quelle aventure…inoubliable pour vous et nous les lecteurs…vous êtes nos stars!,toujours en forme ou presque…pas un rhume ! Une ampoule !,, pas de moustiques ? Super les dents de Milio sont toutes au rendez-vous ! Cela change sa frimousse ! Bisous à vous et à bientôt jojac

  3. Bien le bonjour les cyclos!
    voila pour vous deux petites citations :

    “Ne cherche pas le chemin du bonheur, car le bonheur C’EST le chemin !”

    « Seul on va vite, ensemble on va loin! »

    au plaisir de vous revoir bientôt, bonne route encore!
    Bisous
    annabel

  4. Coucou 👋 merci pour ce récit et pour ces superbes photos… Profitez bien de vos derniers jours là bas et à très vite en France 🇫🇷…. En tout cas il y a un garçon 👦 fort impatient de revoir ses copains 👬…. Mojito pour les parents et oasis pour nos retrouvailles e juillet avant notre départ en 🌴. Vacances. Plein de bisous 😘 😘 😘 😘 😘 😘 😘 😘 😘 😘 😘 😘 😘 😘 😘 😘 Et félicitations pour l’accomplissement de votre rêve 😘😘😘😘😘😘😘😘😘😘😘😘😘😘😘

  5. Je rejoins les commentaires précédents, quel plaisir de vous lire, de nous extasier, et de nous énerver avec vous. La plume de Flo, les photos et les aquarelles de Mélanie, les vidéos des garçons sont autant d’élèments qui nous précipitent dans votre aventure! Merci pour cette generosité👌
    Hâte de vous voir en chair et en os plus encore plus d’émotions et de partage. C’est vrai que les garçons ont grandi et changé !!!
    On vous embrasse
    Elodie

  6. Bonjour mes cousins,
    Je pensais que vous rentriez à la fin de l’été et qu’Elisa et Marcel venaient vous chercher…
    En tout cas vous avez fait un superbe voyage avec vos p’tits gars vraiment très courageux.
    Je ne sais quel rêve aviez-vous du Viet-Nam mais de toute manière, ce n’est pas celui que nous avons chacun,c’est un pays à fort contraste entre le Nord et le Sud. Personnellement, j’ai beaucoup aimé, tant qu’à la Thaïlande, c’est tout simplement un certain art de vivre….
    Hâte de voir le carnet de voyage de Mélanie et peut-être, nous verrons à Rouen, mais vous savez le cousin retraité « parigot » est parfois casanier ou trop absorbé par plein de choses.
    En tout cas, j’ai adoré lire le récit de Florent, voir les vidéos des pitchouns, et les aquarelles de Mélanie.
    Bon retour en France, gros bisous mes petits cousins.

  7. J’ajoute qu’une photo ma particulièrement touchée dans celles mises en ligne sur ce récit, c’est celle des 2 petiots roulant se tenant la main. Ils ont fait une très grande prouesse, il faut leur dire.
    Bisous

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