De Mai Chaû à Hué

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Nos humeurs changent en fonction des routes et des rencontres. Aujourd’hui nous sommes bien, posés dans une auberge tranquille à faire de belles rencontres, alors qu’il y a cinq jours nous n’avions qu’une envie, quitter le Vietnam. Mais revenons à Mai Châu après ce trajet en bus allongé.

Nous profitons de ce petit arrêt, pour essayer de se poser un peu. Nous visitons une grotte : 1200 marches à monter, notre exercice du jour. Mardi 17 avril, nous quittons notre petit hôtel, où les propriétaires se sont avérés adorables et très curieux sur notre façon de vivre. Nous décidons de prendre une petite route le long d’un lac pour nous éviter une belle dernière côte. Bon au niveau des montées, ce n’est pas vraiment ça. Ca grimpe moins haut mais c’est beaucoup plus raide. Par contre, c’est magnifique et il n’ y a quasiment personne. Le soir, nous trouvons même notre premier vrai bivouac. Comme d’habitude, cela engendre des rencontres inattendues : une jeune bergère vient partager un moment avec nous. Nous échangeons sur son fils de 4 ans et sur nos loulous. Puis,nous montons la tente au milieu des bambous. Ca fait du bien, nous retrouvons pour une nuit notre maison. Le lendemain, nous finissons la dernière montée. A partir de maintenant, c’est plat. Quel bonheur. A force de faire des montées, nos jambes ont du s’endurcir car en nous arrêtant dans un motel à 16h, nous avons déjà fait 60km et le lendemain nous battrons notre record : 71 km. Les paysages par ici sont magnifiques. Des champs de riz tout plats à perte de vue, parsemés d’énormes blocs de rochers gris foncés qui ont l’air d’avoir était posés là par je ne sais quel dieu. C’est comme les images de la baie d’Halong en remplaçant la mer par le vert éclatant des rizières.

Quelques jours plus tard, nous arrivons au Parc National Cuè Phuong. Nous visitons le centre de sauvegarde des singes et des tortues. C’est très intéressant ! La guide nous explique comment la police à récupérer ces singes en voie de disparition, soit dans des restaurant chinois, soit à la frontière chinoise, car certains organes de singes auraient des vertus thérapeutiques. Nous repartons entourés de millions de papillons blancs qui nous tournent autour et volent avec nous. C’est magique ! L’après midi, nous arrivons à Chua Bai Dinh. C’est un ensemble de pagodes, de temples, avec une immense tour au milieu, le tout entouré de nature. Il y a des répliques de plusieurs milliers de Bouddha, c’est assez impressionnant. L’ensemble a en fait été construit récemment, mais c’est un vrai bonheur de se promener le long de ces statues dans ces immenses allées qui n’en finissent pas. Ca fait du bien de retrouver des endroits paisibles comme celui ci.

Samedi 21 avril, nous prenons la direction de Ninh Binh. Sur la route, nous croisons une équipe de cyclistes. Ils sont adorables et il y a même un certain nombre de filles. Mélanie est aux anges. Après les traditionnels « Selfies », ils nous donnent du riz de l’omelette et de l’alcool hyper fort pour la route. Nous passons ensuite la matinée à Tam Coc. C’est hyper touristique, mais ça vaut quand même le détour. De belles pagodes et toujours ces magnifiques paysages minéral et végétal. En fin de journée, nous prenons la grande route AH1. La seule qui descend au sud. Elle sera notre cauchemar les prochains jours.

Le lendemain, à 7h, nous sommes de nouveau sur cette route. C’est un vacarme assourdissant, les camions klaxonnent sans arrêt, mais aussi les bus, les voiture, les motos… A un moment, Mélanie n’entend plus d’une oreille. Heureusement, ça ne dure pas ! Nous en arrivons à nous mettre du papier toilette dans les oreilles pour atténuer un peu le bruit. Niveau circulation, ce n’est pas de tout repos. Malgré un certain nombre d’heures passé sur la route au vietnam, nous ne comprenons toujours pas la logique de conduite. Je crois qu’il n’y en a pas!Les bus doublent à droite à gauche, le motos viennent en contresens… La seule logique est le klaxon. Je klaxonne pour dire que j’arrive et que je vais passer. Après à toi de te pousser !

En plus de cela, sur la grande route, nous nous faisons « arnaquer » plusieurs fois. Nous demandons du riz (com)et du poulet (ga) et ils nous amènent pleins de plats. C’est très bon, mais du coup, ils en profitent et les factures sont exorbitantes. Ensuite difficile de négocier !

Heureusement, nous arrivons à quitter de temps à autre cette grande route. Ca nous fait faire des super détours, mais ça fait du bien. Bon ce n’est pas toujours folichon. Nous longeons pendant des dizaines de kilomètres des plages de déchets où des énormes raffineries. Néanmoins, de temps à autre, nous découvrons un petit port de pécheur avec des centaines de bateaux aux couleurs du Vietnam. Un peu plus loin, nous arrivons à un « ferry ». C’est en fait des petites barques à rame très rustiques. Nous mettons tant bien que mal les vélos dessus avant de traverser. C’est court, mais c’est un peu l’aventure. Les trois femmes qui pageaient sont adorables et juste pour leur sourire le détour valait le coup.

Au bout de 4 jours de cette route insupportable, nous trouvons enfin une petite route au bord de la mer de Chine calme et agréable. Arrivé à Vinh, nous nous installons à l’auberge. L’idée est de prendre un train pour Hué, 250km plus loin pour éviter cette route qui nous épuise et nous met les nerf à vif. Autant, le train en Thaïlande avec les vélos n’a posé aucun problème autant au Vietnam, c’était une autre histoire. Tout d’abord, nous expliquons ce que nous voulons faire à une hôtesse qui parle anglais. Pas de problème, il suffit de prendre les billets ici et à un autre bureau prendre les billets pour les vélos. Ce que nous faisons. Une fois les billets pris pour le lendemain, nous allons voir pour les vélos. En fait, il faut amener les vélos maintenant car ils partent avec le train de ce soir. Nous lui expliquons que nous avons tout sur nos vélos et que nous voulons voyager avec. Après maintes discutions et des sous en plus, nous arrivons à changer les billets pour le soir. Une fois sur place avec les vélos, la fille nous explique avec un grand sourire que les vélos partent sans les bagages. Super ! Une fois tout signé, payé et les sacoches enlevées (sauf celles des enfants), elle nous dit qu’on peut payer un supplément pour les bagages. Elle aurait pu nous le dire plus tôt !C’est bon, on va se débrouiller. Enfin, le train arrive en gare. Et qui revoilà, la jeune fille des vélos qui nous explique qu’il faut prendre aussi les sacoches des enfants (nous voilà à trimbaler 18 sacoches plus la guitare). Et enfin, le bouquet final, les vélos prennent un autre train ; il faudra les attendre 6h à la gare demain. Mélanie a du mal à garder son calme, mais il n’y a plus grand chose à faire. Les petits sont chargés comme des bourriquets, ils portent toutes leurs affaires de vélo à bout de bras. Tout le monde nous regarde galérer et personne ne bouge. Nous montons dans le train furax. Du coup, la nuit, dans le train, assis, n’est pas la meilleure !!! Enfin, nous arrivons à Hué à 5h du matin. Heureusement, nous rencontrons un couple de français,Martine et François, qui nous remet un peu de baume au cœur. A 10h, nous récupérons nos vélos. Au final, c’était assez simple si on nous avait tout expliqué depuis le début. Nous allons ensuite nous installer à l’hôtel pour nous reposer quelques heures. Dans l’après midi, nous rencontrons Céline, Quentin, Maïa et Soléa, une autre famille de cyclistes qui voyage comme nous en Asie du Sud-Est depuis la Nouvelle-Zélande (8 gambettes à bicyclette). C’est un vrai bonheur de les rencontrer et de partager ensemble. Nous avons plutôt le même point de vue sur les pays traversés. Les garçons s’entendent super bien avec Maïa et ensemble font le bazar dans le café. Le soir, nous retrouvons un couple de cyclistes suisses pour aller tous manger ensemble. C’est super sympa, et ça fait du bien de sortir un peu le soir dans une ville animée.

Le lendemain, nous découvrons que nous sommes arrivés pour le Festival de Hué. Un grand festival biannuel avec des spectacles parades… Avec le programme, nous avons un peu de mal à nous y retrouver mais nous passons du bon temps dans les rues au milieu de toutes les animations( pianiste, exposition, danseurs…) Nous restons deux jours sur place à nous reposer un peu, à se promener dans le marché et le long de la rivière des parfums. Nous visitons la belle cité impériale de Hué. De magnifiques bâtiments bien entretenus au milieu de grands jardins où il est très agréable de se balader.

Maintenant direction le sud, vers Danang et Hoi An pour profiter un peu plages !

9 commentaires

  1. MerCi pour la lecture de cette belle aventure. Nous sommes heureuses de vous voir arrivée au Vietnam. Profitez bien de tous ces beaux paysages. Pleins de bisous à tous.

  2. Wouah !! Les paysages sont magnifiques !!
    Je n’ose imaginer la galère sur la AH1, le stress et l’énervemant qui devait vous accompagner.
    Merci pour ce partage qui nous permet de voyager un peu avec vous

  3. Quels beaux paysages, photos et commentaires. Mélanie doit avoir fait provision de dessins et autres dans son carnet de voyages qui doit être super intéressant.
    Je suis enchantée à chaque fois que je vous lis et vous envie.
    Bonne continuation et a plus loin…..

  4. Comme on dit autre pays autre moeurs! La vie n’est pas un long fleuve tranquille…le principal est que vous soyiez arrivés à bon port…et que des cyclistes français aient partagés de bons moments avec vous….de notre canapé nous faisons un très beau voyage bien confortable…. merci beaucoup pour ces belles images…bisous à vous 4

  5. Belles photos 🤳… Beau récit… On continue de voyager avec vous… Plein de bisous 😘 😘 😘 😘 😘 😘 😘 à tous les quatre 4⃣.

  6. Bonne continuation pour ce voyage au Vietnam
    quel courage de faire autant de klm dans une journée , félicitations à vous quatre
    Mme Jourdainne

  7. toujours de magnifiques paysages çà compense les galères que vous rencontrer
    bonne continuation à bientot .

  8. Encore merci pour ces récits détaillés et toutes les photos qui les accompagnent. Félicitations aux garçons pour avoir dépasser les limites précédentes sans compter les 1200 marches. A bientôt de vous lire.bisous à tous les 4.

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