De Nazilli à Istanbul (Turquie)

Mardi 13 février, nous nous réveillons tranquillement. Il fait frais, et humide, mais le soleil est là pour nous réchauffer. Nos mauvaises nouvelles de la veille ont été absorbées et nous nous sentons mieux. Au final, nous sommes sur que c’est un mal pour un bien. Maintenant nous avons envie de passer à la suite, de rejoindre la Thaïlande rapidement pour enfin transpirer au soleil.

Nous partons donc tranquillement ce matin par une petite route qui serpente dans la campagne. C’est bien agréable et il n’y a quasiment aucun trafic. A 11h, alors que nous faisons une pause, 2 femmes s’arrêtent en voiture pour nous inviter à prendre le thé. Nous nous retrouvons un kilomètre plus loin dans un hôtel, spa, institut de massage et soin du corps etc… Les 2 femmes ne parlent pas un mot d’anglais mais nous arrivons un peu à nous faire comprendre. Ici des sources chaudes naturelles sortent de terre et l’eau, à l’odeur de souffre, à des propriétés bénéfiques pour la peau. Elles offrent à Mélanie un savon et un masque gommant. Nous repartons 2 thés plus tard avec le sourire. L’après midi, nous pédalons bien, nous avons prévu de rejoindre Julie et Timothée à Pamukkale à 50 km de là. La route est plate mais l’après-midi est un peu longue et les kilomètres ne défilent pas vite. En fin de journée, nous atteignons enfin Pamukkale. Il nous reste plus qu’à les retrouver… tout en haut de la ville. Nous venons enfin à bout de la montée en poussant les vélos, et retrouvons nos copains cyclistes. Ils sont accompagnés de 2 couples de français qui voyage en camion et en 4×4. Nous discutons 2h devant une bière avant de les quitter. Nous redescendons un peu plus bas dans la ville, à l’hôtel que nous ont dégotté Julie et Timothée. C’est le grand luxe, chacun sa chambre, de l’eau, des toilettes et du parquet au sol. C’est vraiment fous tous ces hôtels ou immeubles presque finis de construire mais abandonnés. Mais bon en tant que SDF on apprécie bien.

Le lendemain matin, nous regardons la météo avant d’aller visiter le site. Ils prévoient un peu de beau temps et de la pluie l’après midi. Nous quittons donc nos amis cyclistes et nous dépêchons pour accéder au site. Le site est magique, un sol blanc comme neige où s’écoule des sources d’eau chaude dans des bassins bleus turquoises. Il faut bien sûr marché pieds nus pour ne pas abîmer le lieu. Malheureusement a peine les barrières franchies et les chaussures enlevées, la pluie se met à tomber. En arrivant en haut, nous nous retrouvons sous un déluge d’eau. Nous nous abritons et attendons que ça se calme un peu pour aller voir la suite : des belles ruines, un amphitéâtre, un temple… Mais on a beau attendre rien ne s’arrange. Au bout d’une heure et demi, nous décidons quand même d’aller voir un peu le site archéologique. C’est une visite express ! Course à pied à l’aller et sprint au retour. Nous sommes trempés jusqu’aux os et transis de froid, car la température ne doit pas dépasser les 7°C. Les garçons n’en peuvent plus et nous décidons de redescendre. Nous les prenons sur notre dos et nous voilà en train de courir pied nus sur ces rochers blancs. Rapidement nous ne sentons plus nos pieds et nous sommes obligés de faire des pauses dans l’eau chaude pour tenir le coup. Une fois en bas, nous filons à « notre » hôtel. Comble de malchance, une heure après, un beau soleil se met à briller pour toute l’après midi. Bon au moins nous pouvons tout faire sécher et nous restons à l’abri jusqu’au lendemain. Mercredi, nous passons rapidement Denizli, pour remonter dans les terres. Nous sommes toujours sur la grande route avec son grand bas côté, car c’est la seule. Mais elle nous va bien. La circulation se fait un moins dense et c’est agréable. Par contre ça monte, tout doucement mais tout le temps. Nous nous arrêtons pour l’après midi sur une ancienne aire de repos. C’est parfait pour camper, mais vraiment tout crado. Il y a des déchets un peu partout. Il faut dire que beaucoup de Turcs ne sont très portés sur l’écologie et laisse tout traîner. En repartant le lendemain, le vent est toujours aussi froid, par contre nous avons de la place, 6 voies dans un sens et 6 dans l’autre. Et très peu de camions. Avant midi, nous faisons quelques courses. Dans chaque magasin, on nous offre quelques choses. On nous propose une soupe, des petits pains, des gâteaux, des barres chocolatées et même une bouteille de vin. Les Turcs sont vraiment adorables. Par contre, le temps n’est toujours pas avec nous et l’après-midi une petite pluie se met à tomber. Nous installons donc la bâche et faisons un petit feu pour se réchauffer.

Au réveil, nous sommes dans la brume au milieu des nuages avec une température de 5 ou 6°C seulement. Nous arrivons rapidement sur le plateau à 1000m d’altitude, et longeons un grand lac parsemé de dunes de sel. Sur notre gauche, quand la brume se dégage, nous découvrons des montagnes qui ressemblent à des colonnes de rochers qui ont l’air sculptés par le vent. C’est magnifique, mais le temps frais nous incite à continuer. Surtout que le vent nous est à peu prêt favorable et que nous voulons en profiter.

Après une longue journée, nous nous arrêtons au bord d’un champs dans cette vaste plaine. Nous remontons bien vers le nord, mais le climat dût à l’altitude, est assez rude. Ce soir nous nous réfugions rapidement sous la tente car la brume est retombée et le gel avec. Au réveil, tout est blanc aussi bien les vélos et les sacoches que la tente et le ciel. De puis quelques jours, c’est l’hécatombe, nous perdons tout, les nouveaux gants chauds des garçons, la nappe peinte par vous tous au mariage, nos drapeaux… Il est vraiment temps de passer à autre chose. Nous décidons donc de remonter encore quelques kilomètres pour rejoindre Dinar puis de remonter sur Istanbul en transport en commun. En fin de matinée, comme souvent, un agriculteur vient nous voir pour nous offrir un thé. Une heure plus tard, nous nous retrouvons chez lui pour le repas. Ils ne parlent que turc mais on arrive à peu prêt à se comprendre en traduisant avec le téléphone. Pendant ce temps, Loan et Milio jouent au foot et aux transformers avec les enfants Ata et Ali.

Nous plantons le camps à quelques kilomètres de Dinar à côté d’une forêt de pins. Le soleil est enfin sorti d’entre les nuages pour quelques heures et nous en profitons pour emmagasiner le plus de vitamines D possible. Une fois couchés, le gel revient à grand pas. Nous n’avons pas froid la nuit grâce à nos bons duvets, mais le matin est un peu plus dur quand il faut s’habiller et sortir de la tente.

Nous pédalons de bonne heure pour rejoindre la gare. Les enfants ont les doigts gelés, c’est dur pour eux en ce moment, mais ils font un dernier effort pour arriver à la gare. Nous n’avons pas une très bonne expérience du train avec les vélos, mais ici, tout se fait facilement. On nous aide à monter les vélos, on a la place et le temps. C’est parfait ! 3H plus tard, nous arrivons à Afyon. Nous allons à la gare routière se renseigner sur les bus pour Bursa, au sud d’Istanbul. En fait il y en a un tout de suite. C’est une peu la course, mais on arrive quand même à démonter les roues, charger les vélos et toutes les affaires. Avant de partir, on nous demande de payer en plus pour les vélos. Finalement après un peu de négociation tout s’arrange et nous montons dans le bus. Le trajet se passe bien même si le chauffeur est un danger public. Arriver à Bursa, la nuit est déjà tombeé. Nous regardons si nous ne pouvons pas dormir dans le centre commercial, mais ils ne nous laissent pas entrer car Mélanie a un petit cutter dans son sac a main. Tant pis, nous allons manger un morceau à la cafeteria d’Ikea, et allons 1km plus loin s’installer dans un champs.

Au réveil, nous retournons au centre commercial, sans cutter, pour aller prendre un café et profiter du wifi pour réserver un billet d’avion pour la Thaïlande. Nous en trouvons un pour lundi 26 février. Encore quelques jours à patienter. Le lendemain, nous prenons donc le bateau de Mudanya pour Istanbul afin de traverser la mer de Marmara. Un fois à quai, nous longeons la mer pour remonter jusqu’à l’hôtel. La vue est superbe avec d’un côté la mer et de l’autre cette colline remplie de mosquées toutes aussi impressionnantes les une que les autres. Sur un parking un peu plus loin, nous apercevons un camping car coloré avec une plaque française. Nous frappons à la porte et nous nous retrouvons à discuter quelques heure avec Estelle, Mansour et Ismael leur garçon de 6 ans. C’est une famille de comédiens qui est partie pour un grand tour d’Europe jusqu’en Iran pour faire leur spectacle dans les écoles. Ils nous donnent rendez vous samedi prochain à l’institut français pour une représentation. Pendant les jours qui suivent, nous découvrons la vieille ville d’Istanbul, très agréable avec ses grandes places et ses rues piétonnes. Nous nous baladons autour de la Basilique sainte Sophie, de la mosquée Sultanamet et du Palais de Topkapi. En fin de semaine, nous récupérons des cartons et achetons des valises pour empaqueter tout notre bazar. C’est pas simple à tout bien empaqueter mais finalement ça rentre comme il faut.

Samedi, nous allons à l’institut français pour le spectacle. Nous nous retrouvons dans un univers que nous avions un peu oublié. Ici tout le monde parle français, il y a pleins de livres français… Nous nous régalons devant le spectacle d’Estelle, Mansour et Ismael. Un beau spectacle pour toute la famille, bien monté et avec beaucoup d’humour. Nous rencontrons ensuite pleins de français très intéressants, pendant ce temps, les enfants font un grand puzzle avec pleins de copains. Dimanche, sous un temps toujours pluvieux et après un dernier coucou à nos nouveaux amis comédiens, nous prenons une navette pour l’Aéroport. Maintenant, une nouvelle aventure nous attend… en route pour la Thaïlande !

12 commentaires

  1. Bonjour les cousins.
    Serais-je le premier à lire votre superbe récit et vos exploits. Vous faites de très belles rencontres et visiter des lieux qu’on imagine parfois dangereux mais qui en fait se révèlent agréables et surtout vous montrez les peuples dans leur réalité : accueillant et gentils.
    Mélanie, j’espère que Florent t’a amené au musée Topkapi pour te montrer la pierre qu’il compte t’offrir à votre retour. 🙂
    Quand vous lirez ce commentaire, vous serez sans doute en Thaïlande, aussi avez vous reçu mon courriel, adressé à vous deux ? N’hésitez pas à contacter Alice et Younès pour des conseils sur la Thaïlande
    Merci pour vos récits, et bon courage pour la suite de vos aventures. Bisous à vous 4

  2. C’est très agréable de vous lire. J’adore votre récit. Vous faites des belles rencontres. Votre voyage est passionnant. Bonne continuation bon voyage. Gros bisous.

  3. Merci pour ce partage. Ça nous ramène quelques années en arrière… La Turquie à vélo, que de souvenirs! On avait aussi beaucoup aimé, notamment l’accueil et la gentillesse des turques (le thé et les friandises pour les enfants aussi ; ) ) et on avait aussi eu droit au vent à gogo, à la pluie et à la neige…
    Maintenant, tout transpirants en Thaïlande, vous devez presque être en train de regretter les courants d’air frais! C’est un peu un grand écart!
    Racontez nous!
    Bisous à vous 4 les cousins

  4. Comme d habitude vos récits sont captivants!!! Au revoir le froid et les gelés, profitez bien de la chaleur ( l humidité faudra faire avec lol) et continué vos belles rencontres et à nous faire rêver par la même occasion 😉 Biz les copains

  5. Superbes photos comme d’habitude… Beau récit de vos aventures. C’est très agréable de lire vos aventures. Profitez bien maintenant de la chaleur. Plein de bisous à tous

  6. Encore une fois merci pour ce grand bol d’air frais voire même glacé par moment, avec ces curiosités rencontrées.
    Merci aussi pour ces belles aquarelles, Melanie.
    Un grand bond en avant depuis Istanbul mais « stanpis », l’honneur est sauf après 6 mois de voyage et plein de péripéties. L’aventure continue….. A bientôt en Thaïlande. Gros bisous💟

  7. j aime lire vos récits qui sont passionnants et les turcs très gentils bonne route vers la Thailande qui est aussi un beau pays .bisous

  8. Toujours un plaisir de lire vos aventures, on tremble pour vous puis on voit que votre optimisme est plus fort. Quel courage. En ce moment aux thermes
    d’Aix les Bain, je me rappelle mon séjour à Bursa chez des amis expatriés d’Elbeuf, et je vois que vous avez pu apprécier la gentillesse des turcs et la beauté du pays.
    Bonne continuation et à bientôt.

  9. Bonjour à vous,
    Mille mercis pour ce récit et ces photos de Turquie….Vous êtes certainement arrivés ??!!. J’attends avec beaucoup d’impatience la suite de votre incroyable aventure….,je  » voyage  » grâce à vous…..PLEIN DE COURAGE……AMICALEMENT. Danielle.

  10. Magnifiques photos! Il est incroyable le site de pamukkale! Vous avez encore fait de belles rencontres. Un pays très accueillant! Allez, au revoir le froid et bienvenue à la chaleur! Un peu moite mais on s’y fait très vite! Vous ne regretterez pas tous les km en moins et les réveils gelés!
    Profitez bien des superbes paysages et des eaux turquoises.
    Gros bisous
    Et encore bravo aux garçons

  11. Coucou, super….j’ai hâte de lire votre arrivé en Thaïlande! Prenez plein de photos. Melanie je compte sur toi pour me les montrer à votre retour, j’adorerais y aller! Aller un peu de Chaleur trop trop hâte. Des bisous a bientôt. Ps : WhatsApp ne fonctionne plus sur mon iPhone je règle le problème au plus vite je voudrais pas loupé un réveil par une photo de la Thaïlande 😜

  12. Salut les voyageurs!
    Ma dernière lecture datait de la fin de la Grèce, alors quand j’ai vu sur la carte ou vous étiez, j’ai d’abord cru que ça déconnait avant de vous lire et de faire le lien avec Mélanie (votre locataire) qui m’avait dit qu’elle avait trouvé une maison à acheter, juste derrière la mienne…
    Moi ce qui m’impressionne c’est votre capacité à ne pas prévoir et à profiter de chaque instant, de chaque imprévu, vous êtes beaux pour cela aussi à mes yeux.
    Je trouvais que le temps passait vite et que vous traversiez tout plein de pays sans que j’ai le temps de dire ouf, mais là, c’est de la triche! Non, en vrai, ça m’a l’air un chouette option que vous avez pris là!
    Bonne route, et bravo aussi aux gars pour leur courage à vélo et leur sourires sur les vidéos!
    Bisous
    Annabel

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