De Nikopolis à Corinthe (Grèce)

Ce matin de début janvier, nous nous réveillons sous un beau soleil. La nuit a été assez courte à cause d’un chien qui a aboyé toute la nuit à côté de la tente. Pendant que nous petit-déjeunons au bord de la plage, un groupe de retraités vient se baigner dans la mer. Vu de loin, elle a l’air bonne, mais après vérification, en mettant un doigt dans l’eau, ils sont quand même vraiment courageux !

La reprise du vélo est un peu dur. Il nous faut reprendre notre rythme. A 10h, nous arrivons à Preveza devant l’entrée d’un tunnel sous-marin interdit aux vélos… et il n’y a pas d’autres routes, ou faire un détour de 150 km qui ne nous tente pas trop. Nous demandons à un pick-up comment passer de l’autre côté. Il nous fait signe d’attendre. En effet, 10 minutes plus tard, un camion jaune d’autoroute vient nous chercher. Nous montons les vélos à l’arrière du fourgon et nous voilà quelques minutes plus tard de l’autre côté de la mer.

L’après midi, la route est vallonnée, mais c’est vraiment très beau. Nous surplombons cette mer intérieure avec en arrière plan les montagnes enneigées. Le soir, nous trouvons un pont d’autoroute pour s’installer au calme en dessous. Il faut dire que nous longeons depuis la matin une autoroute dont la construction a était arrêtée il y a quelques années à cause de la dette grecque. Du coup à certain moment c’est une belle autoroute goudronnée puis du gravier, des bouts de ponts et certains moment plus rien. Nous sommes donc au calme pour la nuit, mais c’est sans compter les chiens errants ou non qui font la java toute la nuit. Je suis obligé de me lever en pleine nuit pour aller leur lancer des cailloux.

Aujourd’hui, est un jour un peu spécial, c’est l’anniversaire d’Elisa, la maman de Mélanie, mais c’est surtout l’épiphanie. En Grèce c’est même un jour férié. Dans la matinée, nous arrivons dans la ville d’Anfilocha, où la fête bat son plein. Nous avons raté les cérémonies de bénédictions des marins, mais nous arrivons au moment de la fanfare. Nous nous arrêtons quelques instants pour regarder mais nous avons du mal à repartir. Le photographe de la ville nous prend en photo sous tous les angles, puis Vaso, une ancienne institutrice, nous offre un café, des boissons pour les enfants et à manger, des pitas à la feta et des barres chocolatées. Elle nous aurait bien invité chez elle, mais on doit continuer sur notre lancée pour arriver à temps à Athènes. Une belle rencontre. En partant, elle offre son éventail à Mélanie.

Nous quittons la ville par une belle côte pour nous enfoncer dans les terres. Nous redescendrons dans la vallée qu’en fin de journée après 50 km de route. Nous trouverons un beau petit campement dans un champs d’oliviers. Les garçons sont fatigués, ils ont du mal à reprendre le rythme. Ce ne sera pourtant pas cette nuit qui sera réparatrice avec encore des aboiements toute la nuit.

Dimanche 7 janvier, nous partons de bonne heure. Ca fait du bien, c’est tout plat. Nous pédalons tranquillement au milieu des champs d’orangers et de mandariniers, sur une petite route, calme mais toute défoncée. Nous slalomons entre les nids de poules et les graviers. Une seconde d’inattention et Milio se plante dans un trou, mais évite de justesse la chute. Par contre 50 mètres plus loin il est a plat, la chambre à air coupée de part et d’autre sur un bon centimètre. Ca va, on commence à être rodés et 10 minutes plus tard nous sommes repartis. En fin de matinée, alors que Mélanie part acheter du pain, un monsieur offre aux garçons des gaufrettes aux chocolat. Un peu plus loin, c’est un pick-up qui nous fait signe de le suivre jusqu’à un entrepôt. Il nous remplis d’énormes sacs de mandarines et d’oranges qu’il nous offre en nous souhaitant bon voyage. Nous repartons bien lourds (10 à 15kg chacun en plus), mais heureux, prêts pour une cure de vitamines C.

Malgré le poids en plus, nous grimpons facilement les côtes avant de redescendre le long de la mer. C’est encore après une bonne journée de 55 km que nous trouvons un campement entourés d’oliviers et de ruches. C’est un peu humide, mais la nuit est enfin plus calme. Le lendemain, nous pédalons vers Patra. La route grimpe bien, surplombant la mer ionienne. A 11h, nous arrivons au grand pont qui enjambe le golfe de Corinthe. Seul soucis, c’est une autoroute avec un péage. Même pas peur, nous tentons notre chance. Une fois au péage, on nous indique le bas côté pour les piétons et que c’est parfait pour les vélos. Cool, nous traversons le pont en longeant les énormes câbles qui le soutienne. Arrivé au bout, mauvaise surprise, ça se termine par des escaliers ! Idéal pour les vélos !!! Finalement, en s’y mettant à deux, on arrive à descendre les vélos sans tout enlever. L’après midi, nous changeons de direction et prenons plein Est le long du golfe de Corinthe. Ca grimpouille mais ça se fait bien. En fin de journée nous plantons la tente face à la mer. Un peu d’école pour les enfants avant d’aller essayer de pêcher du poisson avec leur canne à pêche offerte par Ophélie. Ce ne sera pas pour le repas de ce soir !

Le lendemain, départ à 9h, mais au bout de 500m la route est barrée. Il nous faut tout démonter pour passer les vélos et les sacoches au dessus de la rambarde de sécurité pour rejoindre la grand route. En nous attendant, Loan fait tomber son vélo, et casse une pièce de ses freins. Ce n’est pas grave, mais la journée commence mal. Heureusement, la suite se passe bien. Nous traversons quelques petites villes animées, mais la plupart sont désertées. Les appartements et villas le long de la mer sont tous fermés à double tour quand ils ne sont pas abandonnés ou en construction depuis sûrement quelques années. L’avantage, c’est que nous n’avons pas trop de mal à trouver des lieu pour nous abriter le soir en cas de froid ou de pluie. L’inconvénient, c’est que c’est infesté de chiens errants, qu’il faut donc jouer du cailloux et se boucher les oreilles pour la nuit.

Jeudi 11 janvier, nous prenons les petites routes de campagne pour éviter la grande ville de Corinthe. Nous traversons des champs de citronniers, d’orangers et des oliveraie à perte de vue. En descendant, nous arrivons à Isthmia au bord du canal de Corinthe qui relie la mer Egée à l’Est au golfe de Corinthe à l’Ouest. C’est assez impressionnant de se dire qu’ils ont creusé ça à la main au XIXème siècle. Par contre le pont amovible que nous indique le GPS est en travaux longue durée… enfin il est fermé. Heureusement le détour n’est pas très long et 5 km plus tard nous voilà de l’autre côté. En milieu d’après midi, nous atteignons notre but, le gîte à Kineta, entre Athènes et Corinthe. Nous arrivons pile dans les temps mais après une bonne semaine de 350 km.

Demain, les parents de Mélanie arrivent pour 2 semaines de retrouvailles et de tourisme. Enfin des « vacances » !!!

8 commentaires

  1. bravo
    C’est toujours captivant de voyager avec vous
    vous avez une photo des chiens errants?
    on les imagine mais on ne les voit pas !

  2. Coucou les voyageurs si courageux .
    TJS de belles rencontres et de la gentillesse, la lecture est bien agréable et les photos bien belles .
    Bonnes vacances profitez bien de la famille .
    Bisous a tout les 4
    Muriel

  3. bravo
    malgré avoir couru 7 marathons, couru un trail de 87 km, les 100 kms de millau etc…..jamais je n’aurais votre courage et celui de vos enfants
    félicitations à vous et bonne route pour la suite

  4. Le narrateur est toujours aussi génial pour nous faire partager ses aventures en famille 👪… Des fois j’aimerais avoir votre audace de tout quitter pour vivre son rêve.. Mais ce n’est pas le cas… Alors je bougonne que le boulot m’énerve surtout quand cela ne va pas dans le sens que je souhaite…. Bref, les photos sont toujours aussi magnifiques que ce soi les portraits ou les paysages… De gros bisous 🎻 🎷 et bienvenue en Turquie 🇹🇷. Bon courage pour la suite… À bientôt sur WhatsApp.

  5. Je vous adore mes petits-cousins !
    Juste pour mémoire Mélanie, nous avons un grand-oncle Sébastien (le frère de ton arrière-grand-père – le père de ton grand-père Joseph – ) qui a été tué durant la guerre de 14-18 aux Dardanelles , en Grèce exactement à Mayadag.
    Selon mes recherches sa tombe serait au cimetière militaire de Zeïtenlick à Thessalonique, aussi si vous avez l’occasion d’y passer vous pouvez vous rendre sur sa tombe qui serait la 1983. Il a été tué le 8 mai 1917 et il venait d’avoir 24 ans le 16 avril (il est né le 16 avril 1893) Il appartenait au 148 régiment d’infanterie. Et si vous la trouvez, une petite photo s’il vous plait ! Mais quelle saloperie la guerre ! 24 ans !
    Bises à vous 4
    Alain

  6. C’est beau la Grèce ! Vos photos sont très ensoleillées, alors que chez nous c’est plutôt gris.
    Et vous avez l’air en pleine forme, ça c’est grâce à la vitamine C !
    Je vois sur les photos que les garçons travaillent, c’est bien !
    Je n’imaginais pas qu’il y ait autant de chiens sauvages en Grèce, c’est étonnant ! Je ne serais pas très rassurée…
    Vous allez pouvoir profiter de vacances avec papi, mamie, ça va vous faire du bien.
    Profitez bien de cette rencontre en famille et bonne continuation !
    Gros bisous et à bientôt !

  7. Tjrs aussi agréable de vous lire. C’est tjrs avec impatience que je vs attends. L’hiver en Grèce, c’est comment : froid ou passable ? Combien de degrés ?
    Belles vacances en perspective en famille. Un break qui devrait vous faire du bien à tous propos.
    Gros bisous et à plus loin…..
    Au cas où vs auriez un p’tit moment pour me répondre, j’en serais enchantée, merci d’avance.

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