De Algeciras à Montpellier et Banyuls (Espagne – Portugal – France)

Ça y est, nous voilà de retour sur notre Europe natale. Nous retrouvons les grandes autoroutes, les autovias, les grandes surfaces qui se suivent sur des kilomètres. Enfin, ça sent le retour, mais il nous reste encore 15 jours de voyage.

A peine les roues posées sur le vieux continent, nous partons à la recherche de pneus. Direction Citroën. Le temps de trouver le garage nous arrivons à la fermeture. Le lendemain, nous y retournons de bonne heure. 5 heures plus tard, nous en ressortons… Sans pneu! A Firestone, rebelote! Sauf que le garagiste nous apprend que nous pouvons en trouver à Barcelone. Cool!!! C’est quand même à 1500km. Le soir nous quittons donc Algeciras un peu triste. Nous voulions aller au Portugal mais les pneus sont tellement usés que « Pas de pneus, Pas de Portugal! ». Nous en prenons tout de même la direction pour aller visiter Séville. Nous installons le bivouac au camping; c’est le grand luxe : piscine, ombre, douche chaude à volonté et gratuite, sanitaires propres, … et le prix en conséquent.

Le 14 juillet, nous flânons dans Séville. Tous les monuments sont dans un style arabo-andalou, voir baroque. L’ambiance est conviviale et les gens chaleureux. Le soir en rentrant au camping, une mauvaise nouvelle nous attend : la bande de roulement du pneu arrière est en train de se faire la belle. Du coup, nous changeons de pneu car celui-ci ne tiendra pas plus de 50km à 30km/h. C’est la que nous remarquons que le pneu de secours est déchiré. Heureusement, il nous en reste un, tout lisse, avec lequel nous n’avons pas le droit de rouler.

Le matin suivant, notre voisin de camping nous rassure en nous promettant que l’on peut trouver des pneus à Séville. Nous partons donc à la recherche d’un garage. Au bout du 3eme, à notre grand étonnement :

  • « On cherche des pneus pour 2CV!

  • Vous en voulez combien?

  • Ben, heu… 4 ! …. Tu crois qu’il a bien compris? »

20 minutes plus tard, à notre plus grand bonheur, notre belle acadiane est équipée de 4 pneus neufs. Nous n’en croyons pas nos yeux, depuis le temps qu’on en cherche! Pour fêter ça, nous reprenons la route pour le Portugal. Nous y arrivons le soir et trouvons un superbe lieu pour la nuit. Mais à 2h du matin, on toque à la voiture. Flo sort. C’est les flics! Impossible de comprendre un seul mot de ce qu’ils demandent. Finalement, ils finissent par nous laisser nous recoucher en nous disant qu’il faut faire attention par ici. Comme premier contact avec le pays, on a connu mieux!

Après un jour de route, nous atteignons Lisbonne. Nous partons le lendemain à sa découverte sans plan, sans guide, sans rien… Nous nous retrouvons perdus au milieu des buildings. Pour le moment on se croirait à Paris. Enfin, nous trouvons les traces d’une civilisation plus ancienne, pour ensuite arriver dans de magnifiques ruelles qui partent de l’estuaire jusqu’à l’église qui surplombe la ville. Nous passons le reste de la journée à rêvasser dans ces milliers de rues.

Le 18 juillet, nous quittons Lisbonne pour remonter vers le nord en longeant la côte. C’est vraiment mignon, mais aussi vraiment touristique. Nous prenons ensuite plein Est pour découvrir l’intérieur du pays. C’est très pittoresque. Nous croisons des petits village en pierre, des torrents, des forets, … Nous en profitons pour prendre des bains d’eau glacée dans les rivières et les lacs.

A l’instant où nous passons la frontière espagnole, le charme tombe. C’est simple, il n’y a plus rien. Tout a disparu, il ne reste plus qu’une végétation rase. Nous traversons rapidement le nord de l’Espagne d’Ouest en Est pour rejoindre Barcelone. Ce ne sont que les champs moissonnés et des éoliennes que nous oublions bien vite.

Une fois arrivés dans la capitale catalane, les campings que nous avions prospectés n’existent plus. Heureusement, il est reste un. Mais quand ils nous annoncent le prix, nous leur demandons de répéter.  » 30 euros, oui, oui c’est cela, pour 2 personnes et une voiture. Mais vous avez les douches chaudes gratuites ». Du coup le lendemain, nous ne traînons pas et quittons Barcelone sans avoir aperçu la Sagrada Familia.

Tout ces changements de programmes ont un peu bousculé notre planning. Le 24, nous sommes quasiment à la frontière, alors que nous devons seulement être à Montpellier le 27 au soir. Nous prenons donc notre temps : plage, bronzette, sudoku, quelques kilomètres en acadiane, plage, …

Le 26, nous retrouvons ce fameux pays qui s’appelle la France. Premier aperçu, le Perthus avec ses bouchons, cette foule omnibulée par la consommation qui ne sait même plus dire « Bonjour, Au revoir, Merci et Pardon ». Ça nous donne envie de faire demi-tour. Le soir, nous trouvons un coin paisible où se reposer et préparer les panneaux et les drapeaux pour l’arrivée. Jeudi 27 juillet 2006, nous passons l’après-midi à Sète puis à 19h nous prenons la direction de Lattes. Ça y est c’est fini! Ça fait bizarre de se dire que ce rêve se termine. En fait on réalise pas. C’est un sentiment confus : triste que le voyage se termine, mais heureux de retrouver la famille. Du coup, jusqu’à Lattes, c’est le grand silence avec la gorge nouée et le sourire bloqué sur les lèvres.

Devant le portail, nous sommes accueillis sous des litres d’eau et des jets de fleurs. On est trempés mais heureux de retrouver tout le monde. On découvre le petit Mathis n& au mois de février. Enfin, trop d’émotions qui ne peuvent se comprendre qu’en les vivant. 4 jours plus tard, rebelote à Banyuls, où les parents de Mélanie sont au camping avec des amis. Seulement, nous leur faisons la surprise et arrivons à l’improviste. Cette fois, ce ne sont pas des bouteilles d’eau mais des larmes de joie qui nous arrosent. Encore une soirée que nous n’oublierons jamais.

Et maintenant…

Un commentaire

  1. Nous sommes les voisins de camping de vos parents, Mélanie. Nous sommes admiratifs de vos périples, donc nous voulons vous suivre. Bonnes routes à tous les 4

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